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Le vintage en photo.

Aujourd’hui, je ne vais pas parler travail, mais plutôt loisir.

     Bien qu’elles partagent toutes 2 une même histoire (on ne peut pas nier que sans la photo, la vidéo n’aurait probablement jamais existé) et les règles du cadrage, la photo et la vidéo sont deux domaines bien différents.

Ce n’est pas moi qui dirait le contraire : bien que j’ai commencé par découvrir la photo en loisir, c’est vers la vidéo que je me suis tournée pour en faire mon métier. Pourquoi ? Peut-être parce que je crois en les limites de notre cerveau à se souvenir d’évènements, et que je tiens à documenter tout ce que je vois (les attitudes, la lumière…). Une bonne photo le fera aussi me direz-vous. C’est vrai, mais certains éléments manqueront. Une belle photo immortalisera un instant d’un coucher de soleil, mais on ne le verra pas finir sa course dans la mer. De même, la photo montrera peut-être les mouettes, mais elle ne pourra pas faire résonner leurs cris.

Cependant, ce n’est pas de vidéo que je vais parler, mais bien de photo. Et de photo instantanée en particulier. On les voient de plus en plus fleurir sur les réseaux sociaux, ces petites photos type polaroïde, à la qualité un peu vieillotte. À l’heure du numérique, où les écrans permettent instantanément de voir sa photo, voire même, de la retoucher (on ne compte plus le nombre d’applications disponibles pour les smartphones), pourquoi se tourner vers la photographie instantanée ?
Je n’ai personnellement pas encore essayé ce type de photo, mais je suis de plus en plus tentée. Je me souviens de mes vieux appareils à pellicules, le soin que je prenais à chercher le meilleur cadrage, mes réglages (exposition, pose…) et attendre fébrilement le retour du labo(combien de bonnes photos sur 36 poses ?). Il ne fallait pas gâcher la pellicule.

Maintenant, avec la capacité des cartes mémoires, la tendance est à la sur-consommation. Une photo ratée ? Pas de soucis, on l’efface et on en fait une autre. Ça m’arrive assez fréquemment quand il me reste moins de mémoire sur ma carte.
Dans une période où tout doit aller toujours plus vite, on perd cette attention qu’on avait du temps de la pellicule, et je trouve ça dommage. J’avoue bien volontiers être tombée dans le piège du numérique. J’ai gardé le réflexe de cadrer, je veille à ce que mon image garde le plus de sens possible, mais j’ai tendance à me reposer sur certains réglages de l’appareil (priorité vitesse, priorité ouverture, jamais d’automatique) et à multiplier les prises d’un même sujet pour être sûre d’avoir une image correcte (ou alors, je suis tellement habituée aux images animées que je ne peux plus m’en passer).

 

Cette « frénésie » personnelle lors de mes prises de vue m’amène de plus en plus à revenir aux bases.

Qui ? Quand ? Où ? Comment ? Pourquoi ? Quoi ?

Des questions simples qu’on devrait tous se poser avant de prendre une photo. Je pense que la photo instantanée peut aider à revenir à ses considérations. En effet, j’ai énormément de mal à me dire que je n’ai qu’un nombre de photos limité sur mon appareil. Hors avec les appareils instantanés, on a véritablement peu de photos. On a le droit qu’à un essai. Une fois que la photo est prise, c’est fini. Et l’effet vintage de ces photos a un charme fou.

À contrario, le filtre vintage que l’on peut appliquer sur n’importe quelle photo aura tendance à m’agacer.  Je n’ai rien contre les filtres. Si il y a une raison artistique de l’utiliser. On en revient au pourquoi. Par exemple, il n’y a pas très longtemps, j’ai travaillé sur un projet qui a nécessité l’utilisation d’un filtre numérique pour vieillir une image. Pourquoi ? Parce que je travaillais en caméra subjective et la caméra « de fiction » devait être un modèle ancien et de basse résolution.

Même si pour mon travail, je ne reviendrais jamais à la pellicule (bien trop chère et bien trop longue à développer quand il faut rendre un projet rapidement), je pense de plus en plus à acquérir un appareil instantané (mais je ne lâcherais pas mon réflexe pour autant). Pour me forcer à reprendre les bases. Pour revenir à quelque chose de plus concret.

À votre avis ?

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Qu’est-ce qu’un documentaire ?

Qu’est-ce qu’un documentaire ? Vous allez me répondre que la réponse est facile, la question un peu idiote. Un documentaire montre ce qui est réel. Contrairement à la fiction, rien n’est inventé. Mais est-ce vraiment le cas ?

 

  • Un genre cinématographique ancien

 

On peut considérer les premiers films des Frères Lumières comme des documentaires. Bien que parfois « posés », ces courtes scénettes relatent un instant de vie. On pose la caméra et on capte ce qui se passe devant nos yeux, témoignage éloquent d’un instant. C’est que que nous faisons encore aujourd’hui avec nos smartphones. Que fait-on lorsqu’on est présent à un évènement ? Notre réflexe est de sortir notre téléphone pour en garder un souvenir, que ce soit par une photo ou une vidéo.

À l’heure des réseaux sociaux, qui n’a jamais partagé sa position, envoyé ses images sur internet pour dire au monde entier qu’on était là, à cet instant précis.

C’est à partir de cette même envie qu’est né le documentaire. Revenons donc aux Frères Lumière.

 

Certes, certains films comme « La sortie de l’usine Lumière à Lyon », avec ses ouvriers sortants dans leur tenue du dimanche relève plus de la reconstitution que du documentaire. Le cinéma étant loin d’être écologique avec ses produits chimiques, je ne pense pas que des ouvriers fabriquant des pellicules et des caméra prennent le risque de porter leurs habits du dimanche pour aller travailler.


Mais des films comme « L’entrée en gare de la Ciotat » ne se mettent pas en scène. En tout cas probablement pas à l’époque.

Cependant, le documentaire peut-il être toujours objectif ? On peut également être tenté de répondre non. Le film à visée documentaire répondra toujours à une question. Et la réponse à une question est toujours subjective, formatée par le regard de celui qui vous répond. Le documentaire est régit par la vision de son réalisateur. Ainsi un même sujet documentaire ne sera pas traité de la même manière par deux réalisateurs différents.

 

  • Retranscrire le réel

 

Il n’y a pas que le regard qui formate un film. Comment retranscrire le réel quand la loi vous impose un droit à l’image ? Attention, je ne veux pas dire que cette loi n’a pas de raison d’être. Il est tout à fait compréhensible que chacun puisse avoir le contrôle de son image. Ce que je veux dire, c’est qu’en décidant de ce que la personne filmée souhaite montrer d’elle-même, elle devient forcément actrice (sauf pour les animaux, mais je vois mal Jacques Perrin demander leur autorisation à des manchots). Le sujet est conscient de cette présence « intrusive » qu’est la caméra et aura tendance à se placer dans la retenue.

 

  • Le montage pour répondre à une problématique

 

Montage de film

 

En parlant de montage dans le titre, je vais peut-être un peu vite. Mais je vais y venir.

Avoir une idée ne veut pas dire que l’on peut partir bille en tête caméra à la main. Il faut un minimum de préparation. Quelle est la question à laquelle il veut faut répondre ? Comment allez vous organiser votre film. Quel format lui donner ? L’étape du scénario est très importante. Même s’il faut laisser la place à l’inconnu, les grandes lignes de votre documentaire doivent être écrites. Ne serait-ce que pour les interviews. Il faut anticiper ce que l’on pourrait vous dire, se mettre à la place de vos spectateurs. Vous connaissez parfaitement votre sujet, mais pas les gens à qui le film est destiné.

Votre documentaire est donc scénarisé. Et le montage vient accentuer cette scénarisation. En effet, une fois le tournage effectué, vous vous retrouvez avec des heures et des heures d’images. Mais toutes ne vous serviront pas (ou alors votre film sera très, très, très long). Il faut que tout case dans un format de 25, 50 ou 90 minutes. Il faut donc soigneusement sélectionner les images qui serviront à illustrer le propos.

 

Peut-on donc réellement dire que le documentaire est objectif ? Je ne sais pas. À vous de décider.

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« Détour » Un film réalisé avec un iPhone

Je suis un peu en retard pour parler de ce film, mais le site n’était pas encore mis à jour quand il est sorti.

On voit souvent fleurir des concours de films courts réalisés avec un téléphone. Ils s’adressent souvent à un public jeune, pour leur faire découvrir le cinéma et leur donner l’occasion de s’exprimer. Mais je ne me souviens pas avoir déjà vu une réalisateur tel que Michel Gondry se prêter à l’exercice. C’est chose faite avec « Détour ».

(Pour voir le film c’est par ici : https://www.apple.com/fr/detour/)

J’ai été assez étonnée de la qualité d’un tel film. Certes on sent tout de suite que du matériel supplémentaire a été utilisé, d’ailleurs cela est bien précisé dans le générique.

Je n’ai jamais osé filmer avec mon iPhone, me contentant simplement de l’utiliser lors de repérages. J’avais trop peur d’un rendu trop « bruité » (beaucoup de grain sur l’image). Mais Michel Gondry m’a prouvé le contraire. L’utilisation du logiciel FiLMIC Pro, mais également du logiciel vidéo natif du téléphone, offre un rendu assez lissé.

Au niveau du scénario, tout est une question de goût. On accroche ou on accroche pas. Je trouve l’univers de Michel Gondry un peu trop fantaisiste à mon goût, mais je ne connait pas très bien sa filmographie non plus (je ne vous cacherais pas qu’en dehors de « Détour », je n’ai vu que « The Green Hornet ». Je tâcherais de regarder « Dans la Peau de John Malkovitch », il m’a été vanté de nombreuses fois).

J’ai parfois été un peu désorientée par des scènes, mais je ne peux que saluer la personnification du petit tricycle. Son histoire est très émouvante.

 

En résumé, un beau petit film à regarder. Comme quoi, l’univers de la vidéo ne cesse de s’agrandir.

 

À bientôt